L'environnement à l'île de Madère.

Née sur un point chaud de l’écorce terre, Madère est un immense empilement anarchique de lave, de cendres, de roches pyroclastiques de plus de 5000 m, dont seuls les 1861 derniers mètres émergent de l’Atlantique. 100 millions d’années d’éruption, d’épanchements et de soubresauts, pour livrer à l’érosion torrentielle des roches très diverses, de couleur et de texture. Si on ne perçoit plus les reliefs d’origine, le travail de sape de l’eau est évident : les roches tendres ont été dégagées, laissant les laves et les basaltes s’élancer vers le ciel, aiguilles ou cathédrales suspendues vers le c i e l. L’Homme a dû épouser ces reliefs bien rudes pour bénéficier d’un sol très riche, et d’un climat propice à l’agriculture.

Totalement boisée à sa découverte (1419), Madère présente aujourd’hui deux versants très contrastés. Le côté au vent, faisant face aux alizés continus venus du nord est très accidenté, et les forêts profondes ; l’homme relégué en ces terres n’a pu que l’effleurer. Là où il a déboisé, la Nature peut se réinstaller en un clin d’œil. Le côté sous le vent, orienté au sud, a ses pentes moins abruptes et un climat plus doux. Les colons l’ont très tôt rasé de manière irréversible, et les rares espaces boisés sont des plantations de résineux. Les deux versants présentent un étagement climatique différent, nettement marqué ; de la mer vers les cimes, le randonneur traversera l’étage des cultures, puis la forêt pluviale dense et enfin la haute montagne. Sous ces latitudes, la terre, très productive, a toujours soif ; les pluies s’accumulent dans la forêt, au-dessus des cultures. Il faut donc la drainer, puis la conduire plus bas vers l’étage habité. Les Portugais, dès la première heure, ont développé un réseau de canaux d’une densité unique au monde, les lévadas qui vont chercher au cœur des forêts pluviales l’eau nécessaire à l’Homme sur le pourtour de toute l’île, 2000 km de ces rigoles par fois larges comme la main pour que l’eau ne manque jamais nulle part sur cette île.

 

 

Outre la variété d’espèces, de couleurs, les botanistes du Monde entier ont entendu parlé de la laurisilva de Madère ; celle-ci n'existe que dans la Macaronésie et c'est à Madère que l'on trouve la plus grande surface (environ 10 000 ha). Elle fut classée au patrimoine de l'humanité en décembre 1999. L’arbuste le plus répandu est le laurier, il y a aussi l’acajou de Madère ainsi que l’arbre à muguet. Le taillis riche en espèces est composé de fougères, laiteron et d’arbustes divers. Les sous bois sont constitués d’Hortensias, amaryllis, fuschias.